Longtemps sous le joug d’un passé redoutable, mon itinéraire de professeure au second degré public, puis au supérieur me rassura. En raison d’un intérêt marqué pour une pédagogie de terrain, j’occupai parallèlement la fonction de « Formatrice d’adultes ». Inviter mes collègues à une présence réciproque dans nos cours, faire suivre ces séquences par des échanges au sujet de notre pratique, constater les progrès de nos étudiants, voilà ce qui me stimulait et augmentait concrètement mon plaisir à exercer.

Le moment venu de partir, je choisis une activité indépendante de Conseil en relations professionnelles, certes passionnante, mais bien aléatoire. L’engagement et l’énergie exigés par mon métier m’avaient permis de tenir angoisse et chagrin à bonne distance ; là, je me retrouvai souvent face à moi-même.

Une fois de plus, le passé émergeait. Il me fallait en finir, l’affronter jusqu’au vertige. La source du récit Les Rudérales remonte à cette volonté obstinée : décrire le mal au plus près, éluder le sordide, souligner enfin ce qui m’avait permis de surnager.

Publié aux Éditions du Panthéon, sous le nom d’auteur Hersilia Dessabines, ce récit est paru le 6 mars 2020, quelques jours avant un confinement déjà prévisible.